Mot du jour – Adieu (ou : Facebook, tu le likes ou tu le quittes)

Rihanna, Eminem, Shakira [1] sont sur Facebook. Peut-être comme toi, ami lecteur.

Millie Bobby Brown, Tom Holland, Lena Mahfouf [2] ne sont plus sur Facebook (entre autres). Peut-être aussi comme toi, ami lecteur.

Moi, ma décision est prise. Facebook, je vais te quitter. Je ne le fais pas dans un but militant (comme avec X l’an dernier), mais par accablement et saturation. Pour paraphraser un gros dur « Je me demande de m’arrêter » (à 1mn03).

Je me demande de m’arrêter de ne plus voir -du fait d’une sorte de glaucome social (je forge le mot) accéléré par le bulldozer EdgeRank [3]-, mes amis historiques, mes contacts artistes peintre, comédiens, inventeurs, communicants, lateral thinkers, anciens et actuels étudiants ou collègues… qui ont tous participé au façonnage de mon prisme social, de ma personnalité et même de mon identité, ce qui explique l’amour que je leur porte.

Source qualidoc.fr
Source qualidoc.fr

Je me demande de m’arrêter de ne plus me voir. De ne plus voir mon ennui, ma lassitude, mon social boring (je forge ici aussi le mot) entretenu par des chapelets de posts de bouffe, des caisses (de pets ? Voir vidéo ci-dessous) de concours farfelus, des tonnes de réels poussant des bombasses push-upées jouant de la musique ou se pavanant en legging, une profusion de bogoss musclés, des défilés d’influenceurs à deux balles « déjà millionnaires à 16 ans, clique ici pour toi aussi… », des cohortes de bébés et d’animaux so cute

Je me demande de m’arrêter de ne plus me voir. De ne plus voir mon malaise à la « lecture » (les guillemets sont importants) chronophage de suggestions de contenus cosmétiques (donc n’hydratant que les couches supérieures de l’épiderme), débilitants, navrants, graves, infamants, nauséabonds et parfois criminels.

Je me demande de m’arrêter de ne plus me retrouver dans la posture de parler sans jamais écouter, de clasher plus que de soutenir… et de faire l’objet de ces mêmes traitements, dans le cadre d’un parallélisme des formes menant à une pensée dépréciée, amoindrie, composée de bric et de broc, nébuleuse.

Je m’impose d’arrêter d’être perçu, moi aussi, peut-être, comme un chercheur de like et de notoriété, un polisseur d’égo et de nombril, un fournisseurs de « contenus utilisateurs » soumis à une triple peine : la noyade sous des cascades de contenus de piètre qualité, la blessure par les flèches du cupide ciblage publicitaire, l’égarement d’être balloté, maltraité et assimilé à ce fatras dans lequel je ne me reconnais pas.

Ne me voyant pas rester chez toi, Facebook, je dis adieu aux contenus myriades aux alouettes, je dis adieu à Argos aux yeux malades.

Et je sors de la nuit.

Je me tiens en-dehors.

J’existe [4] !

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Article à lire aussi sur LinkedIn

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Au sujet du clin d’œil porté par le titre

[1] Top 100 des stars les plus suivies sur Facebook

[2] Les stars qui ont quitté les réseaux sociaux

[3] EdgeRank

[4] Exister et existence

 

 

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