Mot du jour – Ego, par Emma L.

Trop ou pas assez, mon interprétation est toujours floue. Mal ou bien placée, sa position est toujours à déterminer. « Aie un peu d’ego, ne rabaisse pas ton ego, ou laisse ton ego de côté ». Des phrases si souvent entendues, si mal interprétées, car trois lettres pleines de sens cachés.

Moi & l’Ego

Ego : littéralement du latin « je », « moi »

Ego : Objectivement la conscience et la représentation que j’ai de moi. Fondement de ma personnalité ou entrave à mon développement personnel.

Ego : Dans le triptyque Freudien, le « moi », l’équilibre permettant de satisfaire mes envies et mes besoins. Il représente le lien entre le « ça » englobant mes désirs et impulsions et le « surmoi » régi par les règles et la morale.

Positive, ou négative, la connotation de l’ego est toujours subversive. Mon ego, le mien.

Mais rassurez vous je ne vais pas plus vous parler de moi mais de vous. Ou enfin plutôt de cette part de vous dans ce « moi ».

Car comme Durkheim le dit si bien « La vie collective n’est pas née de la vie individuelle, mais c’est, au contraire, la seconde qui est née de la première. »

L’Ego et l’Autre

Car pour qu’il y ait ego et donc différenciation, il faut qu’il y ait autrui. L’ego est collectif.

L’ego c’est de se regarder instinctivement en premier sur une photo de groupe et dire qu’elle « est bien » lorsque l’on apprécie l’image que l’on renvoie. C’est entrer dans une soirée et analyser les personnes que l’on trouvera plus belles que soi, c’est ce qui empêche les masques de tomber. C’est ce qui fait mal, ce qui fait vibrer.

Et lorsque l’ego entre en jeu nous ne sommes pas égaux. Ces trois lettres musèlent, et incarnent l’un des principaux freins à la communication. La communication entre les hommes, entre amis, entre amants. Entre nos mains les mots sont vains. Car quand l’ego entre sur scène, les pensées sont brouillées et les mots pixelisés. Le message ne se transmet plus correctement, l’attitude change et entre les individus l’espace d’échange se restreint. Pour ne pas se perdre, se noyer dans ses méandres et emprunter à Narcisse sa destinée, la notion d’ego individuel doit être contre-balancée.

Car si l’ego peut rompre la communication, c’est surtout cette dernière qui le façonne. Car L’ego, à l’image des Lego, est aussi un jeu de construction où les participants sont multiples.

Bâtis par nos échecs, que nous préférons appeler expérience pour ne pas froisser notre égo. Façonné par nos réussites mettant les pierres à l’édifice, mais surtout élevé par les discours des personnes qui comptent et nous entourent.

Je vaux mieux mais par rapport à qui, à quoi ? Je mérite moins que qui ? Pourquoi ?

L’ego et la publicité

Car si l’ego tend à vouloir l’individu unique, le principe même de la publicité est là.

Car si l’ego peut parfois empêcher la communication, il en est surtout un levier.

Depuis la nuit des temps, et dans son plus simple appareil, la publicité vise à attribuer aux marques le facteur d’unicité et de différenciation. Elle existe pour convaincre les individus que ce produit les rendra différents, ou a contrario leur donnera un sentiment d’appartenance.

Ego alors valorisé car intégré à une unité. L’ego par rapport à l’autre, égo pour l’autre, l’ego avec les autres. L’autre. L’autre et son impact sur moi. Uniques mais tous pareils, l’ego ce « moi ».

Mais mon ego m’appartient-il ?

Auteure : Emma Loos

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